Informations erronées, manque de transparence et rôle flou du lobby de l'armement. Après les attaques de la cheffe du DDPS contre les droits démocratiques, le scandale suivant, révélé aujourd’hui par la SRF, est déjà sur la table : soit le F-35 américain a été choisi pour des raisons qui ne sont pas financières, soit il a été choisi sans que la procédure n’ait été correctement menée à son terme. Dans les deux cas, le PS Suisse exige du Conseil fédéral une transparence totale sur les décisions prise, et cela avant que le sujet ne soit traité par le Conseil national. De plus, la signature du contrat doit impérativement être suspendue jusqu’à ce que la lumière soit faite.

L’enquête de SRF, sortie aujourd'hui, sur le choix du type d'avion de combat F-35 met en lumière l’échec politique du DDPS : à l’occasion de l’achat d’un nouvel avion de combat, ce ne sont manifestement pas les intérêts de la Suisse qui ont primé, mais ceux du lobby américain de l’armement au détriment des finances publiques et d’une amélioration durable de nos relations avec l’UE. « Il est totalement incompréhensible que des informations aussi importantes n’aient pas été prises en compte dans le choix du modèle d’avion », déclare Roger Nordmann, conseiller national (VD) et président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales.  « Le choix du F-35 est visiblement clairement mauvais à la fois d’un point de vue économique, mais aussi pour la politique étrangère de la Suisse. Soit le DDPS a commis une erreur, soit, pire encore, il a été volontairement orienté vers une décision précise. La lumière doit être faite sur ces nombreuses contradictions. »

De faux prétextes
Il est de plus en plus clair que le choix de l’avion de combat F-35 ne s’est pas fait dans les règles de l’art. Il s’avère que le département de Viola Amherd a fait accepter l’acquisition de ce type d’avion au Conseil fédéral en usant de faux prétextes. Ainsi, non seulement des milliards sont dépensés pour des avions de combat qui n’apportent aucune plus-value notable à la sécurité de la Suisse, mais des facteurs essentiels de politique étrangère et économique sont également occultés. D’après les informations révélées, une contrepartie sous la forme d'un accord sur la répartition des recettes fiscales provenant des salaires des travailleuses et travailleurs frontaliers aurait permis aux cantons de recevoir environ 3,5 milliards de francs. De l’argent qui aurait pu servir aux habitant-es des cantons face aux défis à venir. De plus, la situation actuelle de blocage dans les relations entre la Suisse et l’Union européenne aurait pu être améliorée de manière durable. Pour toutes ces raisons, le PS Suisse exige une transparence totale de la part du Conseil fédéral, et cela avant que ce sujet ne revienne sur la table du Conseil national. 

Le PS attend une mise à jour complète
Face à ces révélations, la décision de maintenir l’initiative contre l’achat des avions américains F-35 est d’autant plus importante. Le fait qu’une conseillère fédérale ait publiquement appelé à mettre un terme à la récolte de signatures reste hautement discutable et renforce l’image selon laquelle le choix du modèle d’avions est uniquement orienté sur les intérêts du lobby de l’armement. Pour le PS Suisse, une chose est claire : tant que le scandale n’aura pas été entièrement éclairci, les contrats avec les États-Unis ne doivent pas être signés. Toute autre attitude serait irresponsable du point de vue de la politique nationale. Le PS Suisse attend du DDPS et de la conseillère fédérale Viola Amherd que la population et le Parlement, en particulier les Commissions de gestion, soient informés de manière transparente sur les circonstances de cette acquisition.

2022-07-18