Acceptation du Document conceptuel sur les forces aériennes : « NON à de nouveaux avions de combat, OUI à une utilisation prolongée de la flotte existante »

Camarades,

Au nom du Parti socialiste neuchâtelois, je remercie le Comité directeur pour l’excellente analyse qu’il nous soumet dans ce document conceptuel sur les forces aériennes suisses. Si nous avions une réserve à faire dans la première mouture du document, celle-ci est tombée avec la réponse donnée aux motionnaires Julia Baumgartner et consort. En effet, comme le Comité directeur, nous pensons qu’au stade actuel du débat, il n’y a aucun sens à avancer un nombre d’avions de combat à acquérir, étant entendu que ce nombre dépend évidemment du modèle choisi.

Nous soutiendrons donc le concept soumis aujourd’hui à votre assemblée et vous engageons à en faire de même.

Nous aimerions toutefois souligner un certain nombre de points qui nous paraissent particulièrement importants dans le document qui nous est soumis.

Premièrement vouloir faire de l’aviation militaire suisse une armée comparable à celle des États-Unis, de la Chine ou de la Russie tient de la schizophrénie. La seule solution sensée pouvant apporter la sécurité à laquelle aspirent nos compatriotes se trouve donc dans la coopération avec nos voisins.

Deuxièmement, vouloir armer les avions de chasse avec des bombes est un non-sens qu’un enfant de six ans est capable de déceler ! Car, si l’on part du principe que l’armée suisse est une armée de défense et de protection du territoire, alors tirer des bombes de manière défensive cela signifie purement et simplement bombarder son propre territoire, avec les effets collatéraux que quiconque peut aisément imaginer !

Troisièmement, si nous voulons renforcer notre bouclier aérien, c’est par des engins sol-air, associés à une couverture-radar adéquate, que nous devons le faire.

Quatrièmement, « Si vis pacem, para bellum » est certainement la phrase la plus stupide qui n’ait jamais été prononcée par un être humain et malheureusement reprises encore actuellement par de nombreux « Va-t’en guerre » ! Car, comme l’a dit Pierre Larousse, « Quand on a de si belles armes, il se trouve toujours des fous qui brûlent de les essayer ! » Affirmation idiote, disais-je, à laquelle il convient d’y opposer un catégorique : « Si vis pacem, para pacem ! » Ce n’est, en effet, qu’en travaillant au désarmement et à la paix où que ce soit dans ce monde, que la paix pourra, éventuellement, voir le jour. Les forces aériennes doivent donc, elles aussi, contribuer à la promotion de la paix ! Elles peuvent le faire en se dotant d’avions-radar performants qui pourraient être intégrés à notre système de surveillance aérienne en cas de conflit et qui, en temps de paix, pourraient participer à la surveillance en Méditerranée pour sauver de nombreuses vies humaines.

Cinquièmement, en tant que Socialistes, nous ne pourrons laisser passer l’achat par l’armée d’avions qui représentent des milliards, sans que la population suisse ne soit consultée.

Enfin, et pour conclure, nous demandons à nos représentantes et représentants aux chambres fédérales d’être particulièrement attentifs aux enchevêtrements douteux et sulfureux qui pourraient se nouer entre milieux industriels, économiques, médiatiques et politiques et de les dénoncer vigoureusement. La démocratie vaut la peine qu’on la préserve.

Je vous remercie.

Luc Rochat,
délégué des Montagnes neuchâteloises

2017-10-16