Madame Eléonore Lépinard, professeure associée en études genre, sociologue et actuelle directrice de l’Institut des sciences sociales de l’Unil, défend, comme notre parti, les quotas féminins dans les assemblées législatives. Le 24 juin 2020 au 19 : 30, elle disait que dans d’autres pays, « c’est le moyen le plus efficace pour augmenter la part des femmes dans des assemblées élues. » C’est dire combien était attendu le vote du Grand Conseil, ce même 24 juin, sur une nouvelle loi allant vers la parité dans les listes électorales pour le Grand Conseil.
La position du PS aurait dû être de se situer, dans les idées qu’il défend, par rapport au PLR, opposé par principe aux quotas féminins. Et de trouver une formule qui puisse recueillir une large adhésion dans une votation populaire à la suite d’un éventuel référendum.
La formule initiale, construite en commission du Grand Conseil, prévoyait que chaque liste soit composée d’au moins 30% de femmes en 2021. Le taux minimal devait passer à 40% en 2025 et à 50% en 2029 et 2033.
Au final, après un amendement popiste, accepté par le PLR (chaque liste serait composée d’un moins 45 pourcents de femmes et de 45 pourcents d’hommes, solution qui permettait dans une hypothèse extrême, de faire figurer 10 personnes non binaires aux côtés de 45 femmes et de 45 hommes), le chef de groupe socialiste a lancé un ultimatum : « 45% au minimum, ce n’est pas la parité. On ne transige pas avec l’égalité ! »
La position politique est devenue posture, inattendue, voire même choquante. Intransigeant, le PS a refusé une avancée significative, un compromis avec les verts et les popistes qui ont été les seuls à voter la loi amendée dans un sens pourtant acceptable : un pas significatif pour plus d’égalité.
Coupant ainsi la branche sur laquelle il était assis, notre groupe au Grand Conseil a refusé de faire une petite concession à la « pure » parité. Il a également pris le risque énorme que pendant longtemps encore les choses n’avancent pas.
Daniel Musy
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