Le Conseil général du 30 octobre 2018 a uniquement été consacré à des motions ou interpellations.

La séance a commencé par l’examen du rapport du Conseil communal en réponse à la motion de M. Julien Gressot du 29 août 2017 intitulée "Pour ne pas détruire le tissu associatif de notre ville". Le POP demandait que le Conseil communal rende possible de diminuer ou supprimer totalement les émoluments demandés aux associations pour l’organisation des manifestations et crée une politique différenciée du transport de matériel selon le type d'association.

Le POP, par le motionnaire Julien Gressot, n’est pas satisfait de ce rapport qui démotive des citoyens investis dans la ville. Preuve en est la réponse à un questionnaire qu’il a envoyé à trente associations dont aucune ne se montre satisfaite de la nouvelle formule du Conseil communal. Celles-ci ressentent un sentiment d’injustice : elles ont été récemment pénalisées par une diminution de subventions et voilà qu’elles doivent payer le transport de bancs ou de barrières Vauban : double peine !

Le conseiller communal Marc Arlettaz, responsable du dossier, a défendu son rapport en précisant que jusqu’en 2017 il n’y avait aucun critère clair pour ce type de demande, de bancs notamment. Il répète qu’il y a maintenant cinq catégories de manifestations et qu’en cas de divergences, le Conseil communal a rencontré avec succès des associations.

Par Michael Othenin-Girard, le PS est intervenu ainsi :

« Il est évident que le tissu associatif est l’un des poumons de notre ville et que toutes les mesures politiques permettant de le soutenir et de le valoriser sauront retenir l’attention du groupe socialiste. En parallèle, nous comprenons la volonté du Conseil communal de vouloir, non pas « gagner de l’argent sur le dos des associations », mais bien de valoriser le travail des services dans l’accompagnement aux manifestations et de rendre attentif chaque acteur ayant des besoins en matériel et en logistique sur le coût que cela représente pour la ville.

Et je pense qu’il faut aussi garder en tête qu’à côté des grands événements à but lucratif, il y a des événements publics de plus petite taille, organisés par des entreprises ou des artisans, comme Noël en ville, Le Marché 1900 organisé par le café de l’Univers, les nombreuses activités proposées par EcoPharma, les tentes de foot, qui n’imposent pas forcément d’obligations de consommer, et bien d’autres… qui ont davantage un rôle de liant social que celui de doubler le volume d’affaire desdits commerces et qu’il est important de considérer aussi comme des acteurs de la vie locale.

Presque jour pour jour, une année après l’adoption de la motion, le problème reste épineux et trouver LA solution n’est pas évident mais ce qui nous semble l’être davantage, c’est de relever qu’il y a déjà de nombreuses gratuités qui sont accordées et donc beaucoup d’associations satisfaites. 

Alors à ce titre, serait-il judicieux de maintenir l’insatisfaction des autres pour CHF 17'000.- ?

Notre groupe est partagé :

- entre la volonté de ne pas « mettre en péril une partie du tissu associatif de notre ville » en encourageant le travail des associations et de leurs bénévoles lors la mise en place d’événements où les « barrières Vauban »… ne sont de loin pas leur seul problème à résoudre !…

- et la volonté du CC de pouvoir facturer une partie de ses prestations, non pas pour rentabiliser ses activités à tout prix, mais pour sensibiliser les demandeurs à la masse de travail que cela représente afin que les demandes soient mieux calibrées et plus raisonnables.

Dans l’ensemble, nous partageons le souhait de sensibiliser les associations au coût que représentent leurs demandes et à l’important travail qu’elles représentent pour nos services mais au vu des montants en jeu… laissons un peu d’air à nos poumon!

Après une certaine confusion de procédure, toute la gauche, y compris le PS, a refusé de classer la motion, ce qui signifie que Marc Arlettaz devra se remettre au travail pour proposer une solution dans l’esprit du POP. Autrement dit, sûrement revenir à la gratuité des prestations pour les associations à but non lucratif.

La suite de la séance a vu le PS être très actif sur des motions et des interpellations.

A) D’abord Patrick Jobin, en l’absence de Monique Erard, a défendu cette motion de la gauche initiée par l’élue verte.

Motion Verts – PS – POP « Après les mesures hivernales, les mesures estivales ! »

« On entend souvent dire, par des habitants, que la ville de La Chaux-de-Fonds est différente des autres à cause de son altitude élevée et que, de ce fait, on ne peut pas y appliquer certaines mesures prises ailleurs.

Cette situation de ville « montagnarde » a conduit les autorités à prendre des mesures hivernales du 15 novembre au 14 avril, de manière à faciliter l'évacuation de la neige et les déplacements.

Dans l'idée de poursuivre dans la voie de l'originalité, nous lançons l'idée de mesures estivales, du 15 avril au 14 novembre.

Le but de telles mesures serait d'encourager la mobilité multimodale et de rendre plus sûrs et confortables les déplacements à vélo / vélo électrique dans notre ville. En effet, les Chaux‑de‑Fonniers ne souffrent pas seulement de l'hiver, mais jouissent aussi de magnifiques étés ! Force est de constater cependant qu'ils ont de la peine à se déplacer sans leur tonne et demi d'acier, même lorsque le temps est radieux, alors même que par une telle météo il serait logique de sortir sa petite reine... Une étude réalisée en 2014 avait toutefois révélé que les cyclistes ressentent un important manque de sécurité dans leurs déplacements et également qu'il existe un potentiel d'automobilistes prêts à passer au vélo électrique pour autant que la sécurité et le confort du vélo soient améliorés. Les mesures estivales devraient permettre de faire évoluer cette situation.

Le vélo est rapide en ville, le stationnement aisé, il est bon pour la santé, ce qui fait qu'un certain nombre d'habitants le pratiquent en vacances avec grand plaisir, mais y renoncent une fois de retour à la maison. Le vélo est aussi silencieux, ce qui signifie qu'il permet de réduire les nuisances sonores. Pour rendre notre ville plus conviviale et aller dans la direction de la société à 2000 watts, ce qui est un objectif des autorités, il serait profitable à tout le monde que le nombre de cyclistes augmente pour les trajets à l'intérieur du périmètre de la ville. Avec le développement du vélo électrique, l'argument de la pente est tombé en complète désuétude !

L'idée des mesures estivales serait de créer par étapes un réseau confortable pour les cyclistes, reliant notamment les collèges, la gare et les centres sportifs. Les mesures pourraient être de plusieurs ordres : fermeture de rues à la circulation automobile, diminution de la vitesse limite autorisée, réduction du stationnement (pour réduire le danger d'accident lié à l'ouverture intempestive des portières), etc.

Nous demandons au Conseil communal d'étudier la possibilité d'introduire de telles mesures estivales. »

Après que le Conseil communal a accepté cette motion avec l’assurance qu’il présentera rapidement un rapport sur la mobilité et en particulier les pistes cyclables, la gauche du Conseil général a accepté cette motion.

B) Ensuite le même Patrick Jobin a défendu avec succès une motion sur le « Stationnement pour la mobilité douce sur la nouvelle place de la Gare »

Voici son développement :

« Le bel été que nous avons eu a permis aux Chaux‑de-‑onnier d’utiliser leurs 2 roues, vélos, vélos électriques, scooteurs, motos et autres trottinettes comme probablement jamais auparavant !

Preuve en est le parc à vélo du couvert de la gare qui n’a pas désempli ou presque depuis le mois de juin.

Ce qui est très réjouissant c’est bien entendu que le vélo est en train de se faire une belle place dans notre ville. Probablement grâce à l’électrification de la petite reine, mais pas seulement puisque le couvert précité accueille principalement des vélos dit « normaux ».

Ce qui l’est un peu moins, c’est que la place dédiée à la mobilité douce sur la place de la gare est presque déjà saturée à tel point que certains jours, des vélos sont attachés sur les nombreux piliers du couvert jusqu’au milieu de celui-ci.

Espérons également qu’à la prochaine belle saison le stationnement des motos et scooters puisse retrouver sa place devant le bâtiment de la tour de la gare avec les autres véhicules à moteurs et laisser la place au vélo sous le couvert.

Afin d’éviter que le stationnement devienne problématique et afin d’éviter de décourager les usagers des deux roues, et dans le but de soutenir l’utilisation du vélo et de la mobilité douce en direction de la gare, il nous semble indispensable d’anticiper et de prévoir des installations de stationnement dignes de ce nom pour la prochaine belle saison.

Nous imaginons par exemple des espaces couverts, voir même sécurisés et payants si la demande était avérée. En bref, nous demandons au conseil communal d’étudier des solutions afin d’adapter le stationnement des deux roues sur la place de la gare ou dans ses alentours afin de promouvoir encore un peu plus l’utilisation de la mobilité douce dans le respect de l’esthétique de la place et du couvert en question.

Il nous semble que la finalisation de la politique de stationnement et le plan directeur des mobilités sont les cadres idéaux pour mener cette réflexion.

Merci d’avance de donner suite à notre motion si elle est acceptée. »

C) Puis Oguzhan Can a déposé et développé deux interpellations :

Les correspondances avec TransN

« 20h34. Arrivée en gare de La Chaux‑de‑Fonds depuis le Jura bernois, l’usager des transports publics voit son bus partir sous son nez. En effet, tous les bus TransN quittent le quai de la gare à 20h32. Et il en est de même pour les suivants. Dès lors, se pose la question de la correspondance, qui, à 2 minutes près, force les gens à attendre le prochain bus qui part 30 minutes plus tard. 

Le groupe socialiste souhaiterait donc savoir les raisons pour lesquelles TransN applique cet horaire qui implique un tel décalage dans les correspondances, et qui, de ce fait, déclenche l’incompréhension des usagers. De plus, y a-t-il d'éventuels cas de figure similaires pour d’autres correspondances depuis l’entrée en vigueur des nouvelles cadences à la demi-heure ? Et, dans tous les cas, serait-il envisageable d’adapter ces correspondances, ne serait-ce que pour ne pas décourager les personnes et les pousser à utiliser la voiture ? »

Dans sa réponse, Théo Huguenin-Elie, conseiller communal responsable des transports, a souligné qu’il est déjà intervenu sur le sujet auprès de TransN. Dans l’élaboration de son horaire, cette entreprise a dû procéder à une pesée d’intérêt, qui, il a est vrai défavorise les voyageurs venant du Jura bernois au profit des correspondances pour la clientèle interne de la ville et des usagers de ligne Neuchâtel - La Chaux-de-Fonds.

La Chaux-de-Fonds et la fibre optique

« La fibre optique. Nul ne peut contester qu’elle représente aujourd’hui l’avenir et nombreuses sont les grandes communes de Suisse à l’avoir déjà choisie. Cependant, les cartes affichées par les réseaux mobiles suisses nous indiquent que La Chaux-de-Fonds ne semble pas encore être dotée de cette technologie. 

Dès lors, le groupe socialiste souhaiterait savoir ce qu’il en est. Au vu des nombreux travaux routiers qui ont occupés notre ville cet été, y a-t-il eu simultanément une pose de fibre optique ? Et dans tous les cas, nos autorités ont-elles déjà réfléchi et envisagé ce type de raccordement ? Dans quelle mesure et à quelle échéance ? »

Voici son développement auquel le Conseil communal donnera une réponse lors de la prochaine séance.

« La fibre optique. Nul ne peut contester qu’elle représente aujourd’hui l’avenir et nombreuses sont les grandes communes de Suisse à l’avoir déjà adoptée. 

En effet, s’engager dans la voie du très haut débit via la fibre optique permet de disposer d’une connexion internet de qualité et des services numériques qui se développent à l’heure actuelle. La capacité de la fibre optique à gérer simultanément ces services sans perte de qualité devrait, de toute évidence, porter notre choix sur cette technologie. Car, non seulement, le cuivre est appelé à disparaître pour ce qui est des réseaux de télécommunication, mais aussi parce que nous devons impérativement adaptés nos infrastructures pour répondre à la demande ; une demande incontestablement liée à l'évolution technologique qui concerne tous les échelons de la société.

À titre d'exemple, on estime que 71 % des Français disposent d’une connexion à Internet à leur domicile et qu’Internet aurait participé pour un quart de la croissance économique française sur les dix dernières années. De ce point de vue-là, la fibre optique représente un canal de développement considérable incluant particuliers et industriels. Le Japon et la Corée du Sud l'ont déjà compris puisque leurs territoires sont presque totalement couverts par la fibre optique.

La Confédération essaie de rattraper ce retard. Cependant, les cartes affichées par les réseaux mobiles suisses nous indiquent que La Chaux-de-Fonds ne semble pas encore être dotée de cette technologie. Dès lors, le groupe socialiste souhaiterait entendre le Conseil communal sur les démarches entreprises dans la pose de la fibre optique, cas échéant, sa vision et son engagement futur allant dans ce sens en répondant aux questions soulevées dans l'interpellation qui vous est soumise ce soir. Pour le groupe socialiste, il y a là un enjeu crucial dans l'évolution des prestations fournies, parce que notre population mérite d'être desservie à l'image de ses besoins. Mieux encore, nous voyons là un investissement pour le développement et la diversification de notre tissu industriel. Les nouvelles technologies sont un marché en pleine expansion, mais pour parvenir à l'intégrer, il va de soi que nous en tenions compte sérieusement. »

Daniel Musy

Commentaire 

Lors de ce Conseil général, pour la troisième fois en une année, l'ancien chef de service de la sécurité, maintenant élu sous la bannière du Parti démocrate-chrétien, est intervenu pour poser des questions sur la manière dont ce qu'il croit être encore "son" service fonctionne. 

Avec une extrême fermeté appréciée de toute l'assemblée, Marc Arlettaz, conseiller communal responsable du dicastère de la sécurité, s'est très fortement étonné de ce type d'interventions venant d'un ancien chef de service qui devrait être habité par un devoir de réserve. Par l'intermédiaire d'une citation provenant du film La Grande Vadrouille, il a même utilisé le terme de "sabotage".

L'élu PDC a reçu ce soir-là la monnaie de sa pièce. Le meilleur que nous puissions souhaiter pour l'unité de notre cité est que les anciens responsables aux affaires, qu'ils soient conseillers communaux ou chefs de service, continuent de jouer le jeu de la collégialité. Ce ne sont pas exactement des citoyens comme les autres et ils doivent à la Ville qui les a employés et qu'ils ont servie un respect supplémentaire qui me semble aller de soi.

Mais quand le nombril nous tient lieu de boussole, tout se dérègle !

Daniel Musy

 

2018-10-31