Soirée à marquer d'une pierre blanche avec le débat et le vote pour le nouveau musée d'Histoire naturelle à l'Ancien-Stand.

L'essentiel de la séance a été consacré à l'examen de l'ensemble du nouveau projet, y compris la réfection des murs de soutènement du terrain de jeux qui donnera place au nouveau parking prévu, d'une capacité de 35 places. Le crédit pour la rénovation du musée a été accepté par 39 voix contre 0.

La représentante du PLR, Nicole Bosshart, a souligné la qualité et l’intelligence du travail inter-services pour ce projet dans lequel on voit l’esprit positif et entrepreneur de la ville pour attirer des gens de l’extérieur. Cette rencontre du vivant et de la science est unique en Suisse. Le PLR se déclare favorable au parking nécessaire pour favoriser la venue de visiteurs de l’extérieur. Bref notre ville a besoin de projets fédérateurs de ce type pour montrer qu’elle continue d’être inventive.

L’UDC Marc Schafroth a rappelé que le prix de ce nouveau projet est trois fois inférieur au prix initial du Naturama. Dans la période difficile que nous vivons c’est donc satisfaisant. De même est satisfaisant le modèle freemium qui permet l’entrée gratuite au zoo. L’UDC a rendu un bel hommage à tous les collaborateurs et au mécénat qui révèle l’importance de ce musée.

Le Vert Marc Fatton a loué la clarté des objectifs du rapport pour un projet certes pragmatique mais qui « nous fait pourtant rêver ». Le parti écologiste dans sa majorité n’a pas voté le crédit pour le soutènement du mur du futur nouveau parking. (Celui-ci est prévu sur le terrain de sport au sud de l’Ancien-Stand. Il accueillera environ 35 places. Il sera financé dans le cadre du patrimoine financier et n'impactera donc pas l'enveloppe des investissements). Par un postulat qui sera ensuite refusé, les Verts ont demandé une étude du stationnement payant dans tout le quartier.

La popiste Paola Roulet s’est essentiellement concentrée sur ce futur nouveau parking. Pour elle et son parti, c’est illogique de créer un nouvel espace piétons sur le parvis et de supprimer un espace vert de l’autre côté de la route. Le POP a d’ailleurs déposé un postulat demandant au Conseil communal d’étudier d’autres pistes possibles pour garer les voitures dans ce quartier. Ce postulat a aussi été refusé. À noter que le POP a tout de même accepté le crédit pour le mur de soutènement de ce nouveau parking.

Voici l'intervention de Silvia Locatelli pour le PS :

C’est donc la troisième et, nous l’espérons, la dernière fois avant longtemps que nous avons à nous pencher sur l’avenir des institutions zoologiques.

Avant de vous livrer la position du groupe socialiste, difficile de ne pas évoquer le précédent projet, adoubé par notre autorité dans un cadre financier que nous pensions bien différent. La variante Zoo-musée, devisée alors à 17 millions, affichait de l’ambition. Mais voilà : l’adversité nous force parfois à changer de focale. La situation financière mise à jour en 2015 a emporté avec elle nombre d’ambitions dont celle du Zoo-Musée. Le Conseil communal a pris ses responsabilités en marquant un temps d’arrêt et questionnant ce projet devenu impayable. L’annonce de son abandon en 2016 a suscité un large émoi, y compris dans nos rangs. Le musée lui, bien que fermé, a toujours continué de vivre. Il a vécu grâce aux collaboratrices et collaborateurs qui ont pris soin des collections dont il fallait préparer le départ d’un site devenu, quoi qu’il arrive, trop peu adapté et trop cher.

Un musée qui a aussi pu continuer à compter sur une vie hors murs et le soutien indéfectible de la société d’amis. Que l’ensemble de ces personnes soient remerciées car leur engagement a beaucoup contribué au fait que nous puissions, aujourd’hui, nous repencher sur l’avenir des institutions zoologiques.

Aujourd’hui, évitons de tomber dans le piège de la comparaison. Le Conseil communal nous présente un projet dimensionné à la capacité financière de la Ville, tout en restant l’un des plus gros investissements consentis depuis 2015. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un projet au rabais. Au contraire, l’engagement inédit que le Conseil communal in corpore a démontré dans ce projet en est une preuve.

Autant le dire, le groupe socialiste trouve ce rapport enthousiasmant. Il a le mérite d’apporter ce que nous réclamions tous déjà lors du projet d’enclos des loutres : une vision globale et cohérente de l’avenir des institutions zoologiques. Ce qui nous a été livré nous convainc sur plusieurs aspects que je vais brièvement détailler.

Commençons par le site préféré des Chaux-de-Fonniers : le Bois du Petit-Château. Le groupe socialiste se réjouit de la cohérence du concept de planification présenté mais aussi de la plus-value qu’apportera aux deux secteurs la réunion des institutions zoologiques sur un même site. Notre zoo souffre aujourd’hui d’un double défaut de protection : vis-à-vis de ses locataires et vis-à-vis de son personnel. Une contravention à l’OPAN et à la Loi sur le travail qui n’est pas admissible et qui doit être réglée. Les explications dans le rapport donnent une perspective permettant de régler ces deux aspects. Il s’agit maintenant de les mettre en œuvre rapidement.

Venons-en au musée. Le premier avantage du projet est qu’il permet de remettre en lumière les collections dont le public est privé depuis la fermeture à l’Hôtel des Postes. Si l’option de conserver le bâtiment de l’Ancien-Stand pouvait s’avérer, un temps, audacieuse, force est de constater que le deuxième avantage est aussi de faire revivre ce lieu malmené par l’incertitude qui planait sur l’avenir du site.

Certes, la surface à disposition est plus restreinte. Cette contrainte semble cependant pouvoir être transformée en défi à l’heure où l’approche d’une muséographie moderne tend à dépasser le concept de l’exposition permanente. Cependant, ce défi nécessitera un travail d’experts. Ce qui nous amène à la structure managériale du pôle et plus directement du secteur musée. Le groupe socialiste estime nécessaire d’avoir un œil avisé et scientifique à la tête du musée, condition sine qua non pour assurer la réussite du musée et l’atteinte des ambitions en termes d’entrées. Merci au Conseil communal de nous éclairer sur ses intentions.

Le groupe socialiste est également satisfait par le système freemium. Outre la confirmation financière du modèle, celui-ci permet de préserver un espace gratuit, le zoo. Le Bois du Petit-Château est une parenthèse dans la cité, un lieu de sensibilisation à la nature et d’échanges : c’est le zoo de tous les Chaux-de-Fonniers. Pour le groupe socialiste, c’est une fonction sociale importante à préserver. Certes, le vivarium se verra inclus dans l’espace muséal payant. Nous arrivons cependant à comprendre ce choix au vu de l’important entretien que nécessite cette partie du zoo et dont la gratuité était inédite en comparaison de ce qui se fait partout ailleurs.

Venons-en maintenant à la grande nouveauté : l’espace cafétéria. Un sujet pas anodin et qui tend à soulever les passions. L’estomac est le deuxième cerveau dit-on… Merci au Conseil communal d’avoir tenu compte des remarques en clarifiant tant la surface que le positionnement de celle-ci. Reste une question : la cafétéria, et les toilettes attenantes, seront-t-elles bien accessibles durant les heures d’ouverture du zoo et ce même si le Musée est fermé ?

Saluons, enfin, l’accent mis sur les aspects pédagogiques, la mise à disposition d’une salle polyvalente, la création d’une surface de stockage, et la volonté de placer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la bâtisse. Sur ce point, nous nous demandons cependant si cela permettra au bâtiment d’assurer son autonomie énergétique. Par ailleurs, au vu de l’empan du toit, a-t-il été imaginé d’installer un système de récupération d’eau ? Cela pourrait être intéressant tant financièrement que du point de vue de l’environnement.

Enfin, et avant de passer au volet annexe du rapport, le groupe socialiste est particulièrement satisfait de constater que l’intérêt pour ce projet raisonne bien au-delà de notre Ville. Un intérêt scientifique puisqu’il se trouvera au centre de collaborations avec le Laténium, le Museum mais aussi le parc régional du Doubs. Un intérêt en termes de rayonnement également, au vu de l’engagement de l’État mais aussi des privés dans le projet. Nous tenons ici un véritable cas de PPPC : un partenariat public privé citoyen. Tout cela ne peut que nous faire espérer le meilleur pour l’avenir de cette institution.

Tout ce projet constituera donc la dernière pièce manquante, du patrimoine culturel de notre cité. Rappelons que le groupe socialiste appelle de ses vœux depuis de nombreuses années la mise en valeur de l’axe culturel qui va du site du Bois du Petit‑Château au parc des Musées en passant par les maisons natales de Cendrars et de Le Corbusier. Le Conseil communal peut-il nous dire ce qu’il compte mettre en œuvre pour ce « culture mile » chaux-de-fonnier ?

Abordons maintenant l’aspect le plus sensible et qui paradoxalement aura engendré le plus de questionnements et de débats au sein de notre groupe : l’extérieur. Des questions, il en demeure ; nous avons cependant acquis quelques convictions.

Conviction sur le parvis tout d’abord. La situation de non-conformité avec la LHand et la dangerosité du parking actuel implique, qu’on le veuille ou non, de repenser cet espace. Le bien vivre et l’attractivité d’une cité passent également par la qualité des espaces publics. Or aujourd’hui le parvis est un espace hostile, dangereux, et non conforme légalement. Le groupe socialiste soutient donc sa requalification. Quant au parking… je dois dire que c’est là un choix cornélien. Nous avons d’un côté un espace vert qui, bien qu’en mauvais état, accueille encore régulièrement quelques enfants. De l’autre, nous avons un problème d’accès au nouveau pôle zoologique et un problème pour le quartier qui devrait, sans ces places de stationnement, absorber la part de visiteurs qui ne délaissera jamais, pour de bonnes ou mauvaises raisons, la voiture pour se rendre au Bois du Petit‑Château. Peut-on raisonnablement fermer les yeux face à ce problème ? Non, sous peine d’engorger la rue du Nord, mais aussi la rue des Électrices, résidentielle et fréquentée par des enfants. Dans la pesée d’intérêts, il s’agit de tenir compte du contexte. Ce quartier dispose de nombreux espaces verts et de jeux : le terrain de l’Abeille, le parc du Courtil du Sautier, le terrain des Cibles et évidemment le Bois du Petit‑Château ; tout cela à moins de 500 m de la forêt. Ces terrains méritent d’être requalifiés et c’est en pensant aux familles du quartier que nous déposons un postulat que je développerai ultérieurement. Nous n’avons donc aucun plaisir à sacrifier un espace vert au profit d’un parking, mais la politique consiste à faire des choix pour la collectivité et celui-ci nous paraît indispensable et raisonnable, surtout si notre postulat est accepté. Il s’inscrit par ailleurs dans une conception plus large de la politique de mobilité, avec pose d’horodateurs, que nous appelons de nos vœux.

Comme vous l’aurez compris, le groupe socialiste soutien ce projet et les différents crédits qu’il comporte, il se réjouit de pouvoir, enfin, redonner une vie digne au Musée et permettre aux institutions zoologiques dans leur ensemble de rayonner pour les visiteurs d’aujourd’hui et de demain.

Théo Bregnard, chef du dicastère de la culture, a commencé son intervention par un imposant « Enfin » ! Il a dédié son intervention à Jean-Daniel Blant, conservateur adjoint du musée qui a vécu les vingt dernières années avec leurs hauts et leurs bas et qui prendra sa retraite à la fin de l'année. Sur ce point d'ailleurs, Théo Bregnard a précisé au cours de son intervention qu'un nouveau conservateur responsable du musée sera prochainement nommé et travaillera en binôme avec l'actuelle équipe porteuse du projet actuel. Le Conseil communal est convaicvu de la nécessité d'une autorité scientifique à la tête des institutions zoologiques.

Pour Théo Bregnard, les musées d'histoire naturelle sont un des premiers lieux d'accès à la culture pour les enfants. Le potentiel touristique et scientifique du nouveau musée a séduit le canton au niveau de son aide régionale. Le bureau de contrôle des métaux précieux a reçu un hommage appuyé du conseiller communal car c’est un grand mécène dans notre ville depuis 200 ans. Le budget a été revu au rabais pour un projet qui n’est pas au rabais. Cette réalisation a un sens architectural. Elle permet d’accueillir le public par tous les temps, elle possède une salle polyvalente, une cafétéria, une boutique et une terrasse. Un sens muséographique également qui permet non seulement de stocker les collections mais d'avoir un espace d’exposition évolutif.

L’entrée du zoo s’ouvre sur une des plus belles perspectives de la ville avec au fond le Musée des Beaux-Arts. La réhabilitation du parvis apporte donc un message : nous sommes ici devant le premier site touristique du canton. Pour Théo Bregnard, la sécurité sur le parvis est aujourd’hui inacceptable. Il faudra canaliser les voitures sur le nouveau parking qui s’inscrit dans une politique globale de stationnement pour permettre notamment aux habitants du quartier de se garer gratuitement la nuit en particulier en hiver.

Sur ce point, le conseiller communal Théo Huguenin-Elie, chef du dicastère de l’urbanisme, a expliqué que la rue du Docteur-Coullery sera prochainement requalifiée, avec une belle piste cyclable et des trottoirs élargis. Le parking prévu n'est pas une idée farfelue mais s’inscrit dans le plan général de mobilité. Des places de parc seront retirées dans les carrefours à proximité et sur le chemin des écoliers. Il faudra donc bien accueillir de nouveaux visiteurs et l’hiver tout le quartier en bénéficiera pour se garer la nuit gratuitement.

Le parti socialiste, s'il a accepté l'idée du parking, a cependant déposé le postulat suivant qui a été accepté :

Postulat du groupe socialiste au rapport du Conseil communal du 6 novembre 2018 relatif au développement futur du site du Bois du Petit‑Château et au crédit de CHF 360'000.- TTC pour l'entretien des murs de soutènement du bien-fonds n°16913 du cadastre de La Chaux‑de‑Fonds.

Au vu de la réaffectation prévue dans le rapport cité en titre du terrain dit de « l’Abeille » en parking, il est important de pouvoir assurer, à la jeunesse du quartier et du reste de la Ville, un soin particulier à l’aménagement des espaces de jeux qui se trouvent à proximité.

Par le présent postulat, il est demandé au Conseil communal d’étudier et mettre en œuvre une requalification et une revitalisation du terrain dit de « l’Ancienne » à la jonction de la rue des Sorbiers et du Nord, et du parc du Courtil du Sautier, afin de les rendre plus accueillants et permettant d’y tenir des activités pour la jeunesse et les familles.

Silvia Locatelli a ainsi développé ce postulat :

Comme évoqué dans le débat, parmi les espaces verts que j’ai cité, certains, comme le terrain de l’Abeille, peuvent manquer de convivialité. Si le groupe socialiste a soutenu la construction d’un parking, il n’en demande pas moins qu’une attention particulière soit portée aux familles du quartier. Avec peu d’aménagements, il est possible de rendre les autres terrains à proximité de celui de l’Ancienne, des lieux agréables et attractifs pour les enfants mais aussi les plus grands. Place pour jeux de balle, espace pour les plus petits, aménagement pour les plus grands comme par exemple un terrain de boules, tant d’idées qu’il s’agit de creuser. C’est pourquoi, le groupe socialiste dépose un postulat demandant à ce que les parcs des Sorbiers et du Courtil du Sautier soient requalifiés et revalorisés afin de les rendre plus accueillants et combler la disparition du terrain de l’Ancienne.

Daniel Musy

2018-11-28