Le rapport du Conseil communal sur l'aménagement des parcs et places publics a été adopté à l'unanimité ! Ce rapport fait suite à des motions et propositions socialistes déposées depuis deux ans.

En effet, notre parti a déposé en 2017 des motions sur l’installation de grils, de pistes de pétanque et d’autres aménagements ludiques.

Les résultats de l’analyse du Conseil communal sont les suivants :

Sept sites bénéficieront d’un renouvellement de l’équipement et d’une offre légèrement étoffée pour un montant total de CHF 142’500.00 :

  • Place de jeux des Tourelles
  • Place de jeux de Blaise-Cendrars
  • Place de jeux de la gare du Crêt-du-Locle
  • Place de jeux des Foulets
  • Parc des Musées
  • Cour du Collège de l’Ouest
  • Rue des Sagnes (zone de rencontre)

Deux sites font l’objet d’un aménagement en cours (Esplanade du Cadran et Place de la Carmagnole) et deux autres sont planifiés ces prochaines années (Courtil du Sautier et rue de la Fontaine/Nord 147). Pour les deux derniers sites, l’horizon de réalisation est à moyen terme. Le type d’aménagement sera défini dans le cadre du projet alors que le budget sera assuré par le biais d’un crédit à solliciter. Il est également à noter que la motion demandait de refaire la place de jeux située au sud de la Bibliothèque de la Ville. Cette place a été réaménagée l’année passée en même temps que le biotope (étang, mur, barrière, ponton).

Neuf sites sont identifiés favorables à l’installation d’un équipement supplémentaire tels que grill, bancs, tables de pique-nique et/ou pistes de pétanques.

Pour le Parti Socialiste, Michaël Othenin-Girard est intervenu pour se féliciter du rapport du Conseil communal :

Les espaces verts de la ville de La Chaux-de-Fonds sont aussi nombreux que qualitatifs et surtout très bien entretenus. C’est d’ailleurs en prenant le temps d’aller dans chacun d’eux, accompagné de la première citoyenne de la ville, que j’ai découvert de nombreuses petites perles « vertes » dont je n’avais pas même connaissance, ce qui suffit à relever la pertinence des motions qui sont à l’origine de cet excellent rapport.

Finalement, ce ne sont pas moins de 45 places et parcs publics que la ville propose à ses habitants, mais aussi aux nombreux pendulaires qui peuvent en profiter pendant leurs temps de pause, ainsi qu’aux visiteurs de passage amoureux d’espace, vert lui aussi, entre deux pavés labellisés UNESCO.

Sans entrer dans le détail de chacun des équipements proposés dans l’annexe du rapport, on note toutefois que presque la moitié de nos espaces verts font ou feront l’objet de projets d’aménagement ; ce qui enthousiasme le groupe Socialiste ! Convaincu que ne sommes pas en train de créer un besoin, mais que cela répond clairement à la volonté d’habitants gourmands de pouvoir vivre à proximité de parcs et friands de « se mettre au vert » dès qu’ils le peuvent.

D’ailleurs, si depuis les années 90 on a vu émerger toute une série de travaux portant sur les aspirations résidentielles et les pratiques territoriales des ménages en Suisse, la qualité et la proximité des espaces verts pèsent systématiquement très lourd dans l’attractivité d’une ville.

D’après l’étude de 2012 de Marie-Paule Thomas, du laboratoire de sociologie urbaine de l’école Polytechnique Fédérale de Lausanne, qui classifie les critères de choix résidentiel familial, on constate que la proximité d’« espaces verts » proche des lieux d’habitation est le premier critère d’attractivité résidentiel, suivi du « calme et de la tranquillité », des « transports publics » et de la proximité des écoles et des commerces. Alors que nous retrouvons la « sécurité » à la 7e place, « l’accès en voiture » à la 10e place… et… la « charge fiscale » en 19e et dernière place !

Nous constatons alors que La Chaux-de-Fonds possède de solides atouts, en parfaite adéquation avec les aspirations des ménages en Suisse… « Reste plus qu’à en faire la promotion » me direz-vous ? Et je vous rejoins ! Et c’est l’occasion de souligner, une fois de plus, la nécessité de mettre en place un véritable service de la promotion… notre ville le mérite bien !

Mais d’ici là… qu’est-ce qui nous empêche de commencer le job en tirant profit de ce « vert » inventaire ? Je n’évoque pas ici un simple communiqué de presse, mais pourquoi ne pas mettre notre dynamique service de la communication sur le coup ? En nous appuyant sur cet excellent référencement et afin de valoriser les travaux prévus, nous pourrions faire un dépliant à disposition à l’Office du tourisme ? Et distribué à chaque nouvel habitant ? Avec l’appui d’une version numérique sur le site de la ville… Dans lequel nous retrouverions une information claire avec des indications sur les équipements proposés dans chaque parc… adaptés aux « grilleurs » aux « pétanqueurs » ou munis de jeux, la félicité des petits. Avec, pourquoi pas, une forme de segmentation… « Parc de voisinage », « parc de quartier » et « parc municipal » ? En mettant en avant l’éventuelle « programmation » des activités dans le parc, comme les « afterworks » de NOUSTOUS pour le parc Gallet, par exemple. Nous pourrions même indiquer les emplacements de quelques foyers situés en bordure de ville, afin de valoriser notre traditionnelle « torrée », inscrite sur la liste suisse du Patrimoine culturel immatériel.

Nous devrions aussi saisir l’opportunité de souligner le travail des collaboratrices et collaborateurs de la commune qui réalisent, à l’interne, une grande partie du matériel d’aménagement. Une idée, tant pour les valoriser que pour conscientiser les gens à ne pas dégrader le matériel en apposant des plaquettes disant quelque chose comme : « Ce banc a été réalisé par l’équipe X du service des espaces publics pour votre confort. Prenez-en soin » ?

Les idées ne manquent pas...

Alors qu’est-ce qui nous empêche d’avoir de l’audace ? Il n’est pas question ici de réinventer l’eau chaude, mais simplement de mettre un coup de projecteur sur nos forces… et nos espaces verts en sont clairement une !

À l’image de la page web de notre Centre d’orthophonie qui, dans le cadre d’une action de prévention pour limiter le temps d’écran des enfants, propose une carte de la ville pleine d’informations sur le site www.chaux-de-fonds.ch. Cette page répertorie déjà quelques places de jeux avec des zones en couleur et des numéros faisant référence, sur la droite de l’écran, au bandeau de légende.

Le législatif a souhaité, à travers plusieurs motions, valoriser davantage les parcs de la ville. Les motions ont permis d’ajouter neuf espaces verts dans la liste des projets d’aménagements. Le travail en commission a permis de poser de nombreuses questions et le rapport et ses annexes ont été modifiés en conséquence. Donc « Tout est au vert », me direz-vous ?

Presque… Car nous avons ici l’occasion, à travers cette adaptation des équipements de nos places de jeux et parcs publics et en adéquation avec les attentes des ménages en Suisse, de lancer notre première action pour promouvoir la domiciliation à La Chaux-de-Fonds… Le Conseil communal aura-t-il l’audace de saisir cette opportunité ?

Pour terminer, le groupe Socialiste, qui acceptera le rapport, souhaite insister sur l’excellent et important travail mené par les services concernés dans l’élaboration du rapport, ainsi que de ses annexes, et en félicite les auteurs. »

Le Conseil général a ensuite accepté, par 20 voix contre 16 (gauche/droite), la motion populaire suivante, visant à supprimer l’affichage publicitaire.

Motion populaire communale « Agissez pour l’économie locale et la surconsommation ! »

Face à la menace d’effondrement sociétal et environnemental, nous, citoyennes et citoyens soussigné-e-s, demandons au Conseil général d’enjoindre le Conseil communal de lui proposer un ensemble de mesures drastiques visant à stopper l’affichage publicitaire (et non l’affichage à des fins culturelles ou politiques) sur l’ensemble du territoire de la Commune de La Chaux-de-Fonds.

Motivation :

L’affichage publicitaire est omniprésent dans nos communes. Il conditionne les citoyen-ne-s à acheter des produits souvent nocifs pour l’environnement et le climat. Les publicités de marques de voitures, affirmant que leur nouveau modèle est le « futur » alors même que notre monde est sur le point de s’effondrer du fait de l’émission de gaz à effet de serre, ne peuvent plus être tolérées. Qui plus est, les publicités commerciales sont antisociales et discriminatoires. Elles proposent des produits que bien des citoyen-ne-s ne sont pas en mesure de s’acheter tout en imposant une norme sexiste, spéciste, voire raciste. Ceci est oppressant et rabaissant. Finalement, la grande partie de l’affichage publicitaire se fait pour les multinationales, aux dépens de l’économie locale. Afin d’améliorer les conditions de vie de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, qu’elles ou ils soient consommateurs ou entrepreneurs, il est donc nécessaire de stopper ce fléau et de rendre l’espace public à la population. À Genève, par exemple, l’affichage publicitaire a cessé durant une brève période suite à une rupture de contrat. L’activité créative qui en a découlé sur les espaces laissés blancs doit être jugée comme une source d’inspiration qui permet de donner corps à une ville ou un village et de renforcer le lien social, fondement de notre Commune. Libérer ces espaces permettrait aussi l’affichage à des fins non commerciales, à savoir culturelles ou politiques, tout en assurant une meilleure représentation de tous les partis politiques, indépendamment de leurs moyens financiers, et assurant ainsi plus de démocratie.

Premier signataire Lara Zender 

Voici l’intervention de Silvia Locatelli, approuvant cette motion :

« Cette motion populaire a le mérite de soulever un débat, que nous n’avions pas encore abordé dans le cadre de notre autorité, et de nous faire prendre quelque peu de la hauteur. De la hauteur car, par le biais de la thématique de l’affichage, qui n’est pas ici prise sous l’angle des considérations esthétiques, comme cela aurait aussi pu être le cas, on aborde avant tout l’impact sociétal des messages qui sont véhiculés par les publicités dites « de consommation ». Dire que la publicité a pour vocation d’adhérer à un produit et de le consommer est une lapalissade. Seulement, derrière cette évidence, nous occultons trop souvent l’impact comportemental de la publicité, de son contenu et aussi de son étendue.

La publicité commerciale n’est pas un outil d’information : elle nous conditionne à adopter un comportement ; en l’occurrence, un comportement qui vise à consommer quelque chose et d’une certaine manière. Il ne s’agit pas de minimiser l’impact de ce conditionnement. Un impact constaté notamment en matière de surendettement, puisque la tentation et l’incitation positive à céder à la tentation, malgré le manque de moyens, est permanente.

Mais aussi un impact sur les codes sociaux qu’il sied d’adopter si on veut être « intégrés dans notre société » et que l’on veut montrer la place que l’on occupe dans cette même société.

En ce sens, la motion évoque notamment les publicités pour les voitures, pire, pour le changement fréquent de voitures. Elle aurait aussi pu parler de l’affichage de masse d’une compagnie d’aviation « low cost ». Des messages qui créent un décalage entre les codes sociaux que l’on tente encore de nous imposer pour paraitre dans l’air du temps, et la prise de conscience sur la situation de la planète qui nous impose de changer notre manière de consommer.

L’impact sur le comportement général ne doit, lui non plus, pas être négligé. Ainsi, encore au XXIe siècle, il arrive que nous nous retrouvions confrontés à une publicité construite sur la base d’un message que l’on prétend décalé mais qui, en réalité, peut avoir des relents xénophobes, homophobes ou encore plus fréquemment sexistes.

Des messages qui, affichés dans les rues, au vu de tous publics, sans possibilité de les éviter si ce n’est en fermant les yeux, se fondent dans notre environnement physique et mental dans une apparence de normalité. Une pseudo-normalité propre à influencer le comportement de toute personne qui ne dispose pas de la distance critique nécessaire ; notamment les jeunes et les enfants qui grandissent en pensant que ces messages sont normaux, puisqu’ils sont dans l’espace public. À notre sens, ce problème est encore plus urgent à régler. Cela ne nous semble ni impossible ni trop complexe, le canton de Vaud a lui-même adopté une interdiction d’affichage sexiste sur l’ensemble de son territoire.

Enfin, et la motion l’évoque également, la publicité de masse est l’affaire de ceux qui peuvent se la payer. Comprenez par là qu’elle va forcément avantager les grands groupes au détriment des commerçants locaux. Au vu de l’ensemble des réflexions que mènent nos deux autorités sur la question de l’économie de proximité, il est important de relever l’impact supplémentaire de cette publicité qui tend à attirer la population ailleurs que dans les commerces indépendants de la Ville, voire de la région.

Nous tenons à dire que le groupe Socialiste est conscient qu’il n’est pas facile pour une ville de décréter que son espace est exempt d’affichage commercial. Mais, à notre sens, au vu des questions qui se posent, il est nécessaire de mener cette réflexion. D’autres communes, comme Neuchâtel, s’attellent au même exercice. C’est pourquoi le groupe Socialiste soutiendra cette motion et demande au Conseil communal de mener une véritable étude de faisabilité approfondie avec différentes variantes. »

Lors de cette séance, notre Camarade Oğuzhan Can a déposé une motion proposant la revitalisation du Pod. Nous y reviendrons dans un prochain article.

Daniel Musy

2019-09-26