En prétendant que l’expulsion automatique des délinquants étrangers n’interviendra que dans les cas les plus graves, l’UDC vous ment effrontément ! En réalité, comme le montrent les exemples suivants, cette initiative, si elle était acceptée, aurait des conséquences dramatiques et profondément injustes pour de nombreuses familles étrangères ou binationales.

Et cela nous concerne aussi, car même si notre proche famille est de nationalité suisse, nous avons tous des parents ou des amis où l’un des époux au moins est étranger. Et maintenant lisez bien les exemples qui suivent et demandez-vous si cela ne pourrait pas concerner une personne qui vous est proche :

  1. Dave, citoyen américain, vit depuis plusieurs décennies en Suisse. Il a été condamné il y a sept ans pour conduite en état d’ébriété, ce qui lui a valu une peine pécuniaire. Âgé aujourd’hui de 65 ans, il apprend qu’il n’a pas droit à une rente complète de l’AVS en raison d’une insuffisance d’années de  cotisations. Cela alors même qu’il a payé des montants considérables à l’AVS durant toute sa vie active ! Sous l’effet de la colère contre ce qu’il ressent comme une injustice, il profère  une menace contre un fonctionnaire. Cela lui vaut une peine pécuniaire avec sursis. Selon l’initiative UDC, il devrait — uniquement à cause de cela — quitter automatiquement la Suisse ! Il devrait ainsi se séparer de son épouse suisse, de ses enfants et de ses petits-enfants !  On ne tiendrait même pas compte du fait qu’il n’a plus de liens avec  son pays d’origine.

  2. Manuel, ressortissant portugais né en Suisse, a été condamné pour conduite en état d’ébriété à l’âge de 19 ans. Neuf ans plus tard, il est impliqué dans une bagarre. Du fait qu’une personne a été blessée, tous les participants se voient infliger une peine pécuniaire.  Selon l’initiative UDC,  seul Manuel devrait  quitter la Suisse et son expulsion serait automatiquePeu importerait que sa jeune famille soit brisée ou que, si sa femme décidait de l’accompagner, elle perde son emploi !

  3. John, citoyen anglais, né et élevé en Suisse, s’est vu infliger une peine pour avoir cultivé un plant de haschich alors qu’il était encore un  jeune adulte. Quelques années plus tard, il se rend coupable d’une lésion corporelle simple. Comme il s’agit d’un cas de peu de gravité, il s’en tire avec une amende.  Selon l’initiative UDC, il devrait cependant quitter automatiquement la Suisse. Peu importerait qu’il ne puisse plus entretenir ses parents âgés, domiciliés en Suisse !

  4. Friedrich,  employé de banque, de nationalité allemande, a omis d’annoncer à sa caisse de compensation que son fils a interrompu sa formation.  Selon l’initiative UDC, cela constituerait un abus de prestations sociales entraînant l’expulsion automatique de Suisse. Cela sans égard au fait que Friedrich a épousé une Suissesse et que ses  autres enfants sont encore à l’école en Suisse !

  5. Andrej, citoyen polonais né et élevé en Suisse, âgé de 20 ans, fête la fin de son apprentissage avec des camarades suisses. Sous l’effet de l’alcool et sans réfléchir, ils pénètrent de nuit dans l’épicerie du village pour se procurer quelques bouteilles. Ils sont attrapés et — ayant un casier judiciaire vierge — ils ne sont condamnés qu’à une peine pécuniaire. Les camarades suisses s’en tirent ainsi sans  grand problème, mais Andrej devrait, selon l’initiative UDC,  automatiquement   quitter sa famille pour être renvoyé dans un pays qu’il ne connaît pas, dont il ne parle pratiquement pas la langue et dans lequel il n’a aucun  liens personnels !

Personne ne conteste la nécessité d’expulser de Suisse les criminels étrangers. Mais ce que nous refusons, c’est l’expulsion automatique de n’importe quel délinquant étranger, sans lui donner la possibilité de se défendre et sans permettre aux tribunaux de respecter le principe de proportionnalité.

VOTEZ NON à« l’initiative de mise en œuvre » de l’UDC !

2016-01-26