Voici le compte-rendu du premier Conseil général de la législature 2016-2020 à La Chaux-de-Fonds, le 29 août 2016.

La première séance du Conseil général a été d’abord présidée par le doyen de l’assemblée, Yves Strub (PLR) qui a souhaité la bienvenue aux nouvelles élues et nouveaux élus. La présidente du Conseil communal, Sylvia Morel («qui baigne dans la politique depuis 35 ans »), a ouvert la séance en remerciant Théo Huguenin-Elie qui présidé le Conseil communal 14 mois. Il a été applaudi.

Le Conseil général est composé de 26 anciens élus et de 15 nouveaux : aucune femme à droite et 10 à gauche. Mme Morel les a enjoints de mettre de l’eau dans leur vin avec des remises en question douloureuses. Des compromis seront nécessaires pour obtenir de larges majorités, en mettant un « peu de côté son étiquette politique ». « Faire grandir notre ville » a-t-elle enjoint !

Yves Strub, dans un « instant fugace de lumière », a fait un discours philosophique humaniste bienveillant sur la notion de pouvoir, pétri de références historiques d’après 1945, dont Hannah Arendt. Selon Yves Strub, ce n’est que le débat honorable qui protège les droits des citoyens. Fustigeant la pensée unique qui perpétue la culture de l’oppression, il pense que le pouvoir doit venir d’une autorité non divisée. Le pouvoir n’est pas la puissance mais résulte d’un consensus posé, ce qui n’est pas toujours le cas dans notre canton où des « coups de force » ont lieu. L’autorité n’est légitime que quand elle intègre une réelle pluralité de points de vue.

Le président du Conseil général jusqu’en mai 2017 est l’UDC Marc Schafroth qui s’est aussi adressé à ses pairs. Les autres présidentEs de la législature seront dans l’ordre Maria Belo (POP) (2017-2018), Yves Strub (PLR) (2018-2019) et Oguzhan Can (PS) (2019-2020).

 

M. Schafroth préside pour la seconde fois le législatif comme en 2010-2011. C’est la troisième fois dans l’histoire. Il a fait des remerciements à la population qui lui a fait confiance, son parti, ses amis, sa mère. Il a souhaité que nous avancions avec l’avenir en regardant loin devant : « Fermons le livre du passé et ouvrons le livre d’aujourd’hui. » La lutte sera nécessaire contre les décisions inadmissibles et intransigeantes du Conseil d’Etat. Il a l’intention de faire subir un lifting au règlement du Conseil général en collaboration avec la chancelière. « Que cette législature soit marquée par la réussite et le bon sens ! », a-t-il conclu.

 

 

Le premier rapport de la législature concerne le crédit de CHF 341'000 pour la réalisation d’un terrain de Street-Hockey sur une parcelle du Centre sportif de la Charrière. Le PLR a d’abord été surpris par ce crédit mais s’est fait à l’idée que c’était maintenant ou jamais car si le crédit est renvoyé en commission des sports, ce terrain ne se fera jamais. Le PS, par Pascal Buhler, a déclaré : « Même s’il s’agit d’un crédit d’investissement et non de fonctionnement, nous avons été surpris en bien et tenons à exprimer notre satisfaction à ce qu’une solution ait pu être trouvée pour que le Street Hockey Club de La Chaux-de-Fonds puisse ainsi continuer à militer en ligue nationale B, voire en LNA, sans que les infrastructures non conformes et les dimensions trop petites du terrain ne soient la cause de leur relégation ! » Le PS, comme le PDC d’ailleurs, a voulu savoir ce qu’il en était de la réalisation de la crèche prévue dans le quartier Le Corbusier, crèche qu'on aurait pu réaliser plutôt que d'investir pour ce terrain. Accord aussi des Verts et du POP. L’UDC est soulagée de voir ce crédit qui permettra au club de se maintenir dans l’élite.

Katia Babey, dans sa première intervention très aisée comme conseillère communale - elle qui fut 16 ans de l’autre côté de la salle - a accueilli avec satisfaction l’accord de tous les groupes. Elle reconnaît que la demande est un peu cavalière mais c’était cette année ou jamais. Il n’a jamais été question de sacrifier une crèche pour ce terrain. Pourquoi ? Parce que les places pour le pré-scolaire sont en nombre suffisant. Par contre, deux classes des degrés 1 et 2 seront aménagées bientôt dans ce quartier. Comme le crédit pour la crèche ne pouvait pas être présenté, le terrain de street hockey pourra se faire comme le Conseil général à unanimité l’avait demandé par postulat le 11 décembre 2014. Sous les applaudissements du public constitué par beaucoup de joueurs de street hockey, le crédit a été accepté par 39 voix sans opposition.

 

 

Un autre rapport important a été traité et accepté à l’unanimité, celui relatif au choix du type de véhicules pour les transports publics urbains, autrement dit l’abandon provisoire des trolleybus à La Chaux-de-Fonds. On sait qu’une commission a planché pendant deux ans sur cette question et a fini par se rendre à une raison financière : l’économie de 1,6 millions de francs que notre ville verse dans le pot commun cantonal.

Voici de larges extraits de l’invention de la conseillère générale socialiste Monique Gagnebin qui résume bien le dossier : « Après qu’un premier rapport présenté par le conseil communal en mars 2012, dans le but de supprimer les trolleybus ait suscité des demandes d’études comparatives, puis que le conseil communal ait décidé de retirer son rapport début 2014 suite à une séance d’informations au cours de laquelle les élus de gauche ont manifesté une certaine insatisfaction, la création d’une commission ad’hoc aura permis d’analyser les différents critères, d’entendre de nombreux experts et surtout de constater que les premières propositions faites par TransN étaient trop hâtives et  ne respectaient pas notre vision de responsabilité environnementale et écologique.

On a pu également constater que toutes les grandes villes de Suisse ont décidé de maintenir leur flotte de trolleybus, Cela doit nous interroger ! Depuis 2012, d’énormes progrès ont eu lieu dans le domaine des transports publics et l’électricité, restant pour l’instant le moyen le plus écologique,  a fait un retour en force grâce à différentes techniques innovantes : perchage-déperchage, biberonnage, etc.. , permettant d’éviter ainsi des chantiers, de prolonger une ligne ou de maintenir une place sans lignes électriques.

L’analyse des différents types de véhicules a révélé que le système de bus hybride, proposé en 2012 par TransN, était un choix totalement inadapté lorsque le véhicule doit fonctionner avec de fortes pentes et par grands froids.  Son utilisation est plus polluante, plus bruyante et sa consommation de diesel est trop importante. Nous nous félicitons donc que la gauche ait réagi unanimement et qu’elle ait décidé, suite aux propositions des verts,  de se rencontrer pour se documenter pour être efficace dans cette commission ! !

En proposant de conserver le réseau de lignes  de contact, qui , entre parenthèse, est en bon état et d’attendre encore quelques années avant de supprimer celui-ci, la commission a pris un sage décision. L’entretien de ces lignes restera à la charge de la ville et ne concernera plus du tout le pot commun, mais le coût annuel de 25'000 fr ne nous semble pas insurmontable puisque cela nous permettrait, cas échéant, de reprendre l’utilisation de trolleybus à moindres frais !

Les progrès dans ce domaine sont extrêmement rapides, et, on peut imaginer que  des innovations importantes pourraient encore avoir lieu au cours des années à venir.

L’analyse du calcul de notre participation au pot commun, notamment en fonction des points qualités, est très compliquée. Mais en résumé, en faisant le choix d’abandonner, pour l’instant, les trolleybus, la facture du pot commun s’allège de 1,6 millions environ étant donné que nous étions taxés jusqu’à aujourd’hui en tenant compte des lignes de contact, que nous n’utilisions plus ! »

Précision importante contenue dans le rapport du Conseil communal : « Le chef du service des transports et le directeur de transN ont pris l'engagement formel, dans le cadre de la commission ad hoc, que si de nouvelles technologies devaient être mises en place sur le réseau neuchâtelois, cela se ferait en priorité à La Chaux-de-Fonds, notamment pour les tester avec les conditions hivernales. Une nouvelle étude comparative devra être effectuée. »

Les autres groupes de gauche sont aussi satisfaits du maintien des lignes aériennes encore en bon état et du travail de la commission, ce qui garde toutes les options ouvertes selon les Verts. Les Verts, par Anne Monard, soulignent le caractère silencieux, propre et utilisant de l’énergie renouvelable des trolleybus. Le POP trouve bon que le choix pour l’avenir reste ouvert: il faudra que TransN évite de renouveler la flotte des trolleybus de Neuchâtel en oubliant La Chaux-de-Fonds.

A droite certes, le PLR Christophe Ummel soutient que la technologie électrique sans ligne de contact est sûrement l’avenir. Mais aujourd’hui selon lui, l’important est la performance et l’attractivité des véhicules pour les clients sans se préoccuper des moyens techniques (polluants ou non) à disposition. Vision donc très différente de la gauche ! Quant à l’UDC Andy Favre, il stigmatise les partis favorables aux trolleybus, source de permanents crêpages de chignon. Se remettre aux trolleybus serait jeter l’argent par les fenêtres… Le nouvel élu PDC Blaise Fivaz, ancien chef de la sécurité publique, dans une intervention concise, est d’accord de maintenir les lignes.

Le responsable des transports, Théo Huguenin-Elie, est content du travail de la commission mais aussi de l’ouverture du Conseil communal qui n’est pas resté sur des positions dogmatiques. La décision actuelle est sage et respectueuse du « trésor » que sont les lignes de contact, qui coûtent actuellement 800’000 francs le kilomètre si l’on doit en remettre. Le Conseil communal prend rendez-vous pour 2021 pour le renouvellement de la flotte des autobus Euro 6. Personne ne sait où en sera l’évolution technologique dans cinq ans et  comment sera réparti alors le pot commun.

 

Sur la lancée de ce rapport, le Conseil général a accepté par 23 voix contre 16 (gauche et PDC contre droite) la création d’une commission transport qui orientera le Conseil communal « sur la stratégie en matière de transports et de définition de stratégies ainsi que de programmes d’actions. » Chaque parti, même le PDC avec son seul élu, y aura droit à un représentant.

 

 

Pour terminer le PLR Claude-André Moser a déposé une interpellation urgente sur des questions (d’ordre économique et financier) posées en avril au Conseil d’Etat à propos d’HNE. Comme le Conseil d’Etat n’y a jamais répondu, il est demandé au Conseil communal de demander au Conseil d’Etat d’y répondre ! « Affligeant », selon M. Moser. Katia Babey, responsable la santé, trouve légitime d’exiger ces réponses. Ce « silence assourdissant » devant les questions d’élus est surprenant et le Conseil communal sera ferme pour écrire au Conseil d’Etat.

 

 

 

 

 

Daniel Musy

 

 

 

 

 

 

 

2016-08-25