La longue et traditionnelle séance des comptes du Conseil général a certes examiné les comptes 2016 qui ont été acceptés avec un déficit de 10 millions de francs. Mais un important crédit concernant la rénovation du vestiaire de la piscine de Mélèzes a été aussi accepté. De même, la cheffe du dicastère des finances, Sylvia Morel (PLR), a été épinglée par les groupes de gauche pour rupture du secret de fonction et de la collégialité. La soirée s’est terminée par les hommages rendus à la nouvelle présidente du législatif, la fidèle popiste Maria Belo.

Dans le cadre de la discussion des comptes 2016 de la ville de La Chaux-de-Fonds, les conseillères et conseillers généraux socialistes sont intervenus.

Voici tout d’abord la prise de parole de la socialiste Monique Gagnebin concernant la rénovation du vestiaire de la piscine de Mélèzes pour la somme de 875'000.-frs, somme acceptée par le Conseil général par 36 voix contre 0 :

« Bien sûr, je pense que pour chacun de nous, le renoncement à la construction d’un centre aquatique sur le site des Mélèzes est un crève-cœur et nous espérons tous que dans un avenir pas trop lointain nous pourront envisager un projet de ce type. Ce n’est pas une raison pour délaisser notre piscine qui a bien besoin de force pour répondre à son rôle important chez presque tout chaux-de-fonnier.

Ce complexe datant des années 50, porte l’empreinte de l’architecture typique de cette période, soit le mouvement moderne, caractérisé par le fonctionnalisme et le purisme développé par Le Corbusier, illustre habitant de notre ville. Il jouit d’un espace arborisé magnifique, et est aimé et fréquenté par une grande partie de notre population ! Il n’est plus possible de l’imaginer ailleurs, il fait presque partie de nos gênes !

Alors, bravo, allons de l’avant et plongeons-nous dans des rénovations indispensables, mais finalement assez modestes par leur coût ! Bien sûr, le premier objectif de ces travaux, ce sont les vestiaires dont les sols commençaient à ressembler, les jours de fortes affluences, à des étangs un peu glauques ; il n’y manquait plus que des petits poissons !

En nous penchant sur le plan, nous constatons que c’est l’ancien emplacement des vestiaires, au sud, quasi plus utilisés actuellement qui va être entrepris en conservant l’esprit architectural de ces années, des portes dans les couleurs de base, des piliers porteurs visibles de chaque côté des parois, une architecture marquant bien le rôle des différents espaces. Nous pouvons retrouver des rénovations identiques à la piscine du Grand Lancy à Genève, à celle de Renan, et à bien d’autres en Suisse ! Toujours avec beaucoup de réussite. Il nous semble que les fonctionnalités des différents vestiaires et sanitaires ont bien été réfléchies. Est-ce que des utilisateurs ont été consultés ? Par exemple des enseignants, des personnes âgées, des familles ? Nous n’en doutons pas, les exigences en matière de sécurité et hygiène ont été respectées. Nous pouvons même penser, que ces installations ne nuiraient pas à une piscine de plus grande envergure qui pourrait se développer dans un certain nombre d’années.

Ce projet, qui va démarrer dès cet automne, va nous permettre de profiter de ces nouveaux lieux l’année prochaine et nous félicitons le Conseil communal pour la rapidité de cette exécution. Une question tout de même, est-ce que le prix d’entrée, qui a subi une petite augmentation il y a 2 ans va se maintenir à son niveau ? »

Dans la discussion générale sur les comptes 2016, acceptés par tous les groupes, une fracture s’est ouverte au moment de l’analyse. Pour le PLR Cédric Haldimann, il faut « continuer les efforts dans la restructuration des services communaux ». La gauche, elle, a une position contraire. Tant pour le popiste Karim Boukhris que pour la verte Monique Erard, les services sont « à l’os ». Le popiste souligne les économies de 1,5 millions de francs effectués grâce aux mesures salariales et à la péjoration des conditions de travail, la verte montre que « derrière les colonnes de chiffres, il y a des personnes qui s’efforcent de maintenir la qualité des services » et « qu’il est illusoire de penser qu’on pourra demander plus d’efforts au personnel. »

Le socialiste Patrick Jobin est aussi intervenu :

« Malgré des comptes 2016 beaucoup moins déficitaires que prévu par le budget, le groupe PS s’alarme. En effet, nos efforts conjugués ont pesé́ moins dans la balance que quelques bonnes opérations financières qui ne se reproduiront pas toutes. Ainsi, si nous n'avons pas perdu la bataille, la guerre des finances est loin d’être gagnée.

Les résultats des comptes 2016 n’auraient pas pu être atteints sans une excellente maîtrise des finances du Conseil communal et de ses services et sans des sacrifices importants consentis par les collaborateurs de la Ville.

Dans la perspective des comptes 2017, les comptes 2016 « moins mauvais » que prévus ne doivent pas servir à mentir à la population. En effet, elle devra, elle aussi, accepter une augmentation temporaire de 3 points d’impôts, sans quoi le budget ne pourra pas être tenu et le déficit 2017 sera catastrophique.

Avec les réformes déjà engagées par le Conseil communal et le Conseil général, ainsi que celles à venir, les 3 axes du redressement des finances de notre cité sont tracés :

  • Augmentation d’impôt de 3 points pour 4 ans ;
  • Mesures salariales ;
  • Réforme de l’organisation et des prestations de l’administration communale.

L’augmentation temporaire de la fiscalité communale fait ainsi partie d’une stratégie qui a commencé à porter ses fruits dans les comptes 2016, mais qui pourrait s’écrouler en cas de refus le 21 mai 2017. En effet, si nous ne prenons pas les mesures proposées par le Conseil communal et votée par le Conseil général, notre fortune de quelques 100 millions fondera totalement en moins de 10 ans. Pire, dès qu’elle atteindra moins de 40 millions, nous devrons prendre des mesures encore plus drastiques pour reconstituer cette limite et, une fois le solde de 10 millions entamé, ladite fortune devra être reconstituée rapidement en augmentant massivement les impôts, en fermant des institutions et en supprimant des prestations pour les citoyens.

Ces résultats tendent à montrer que la ligne empruntée par le Conseil communal pour développer des synergies, réduire les coûts de fonctionnement et trouver de nouvelles recettes porte ses fruits. Nous saluons la volonté, pour l’heure, de maintenir, malgré la tempête, un cap qui permette à notre Ville de précisément conserver les prestations d’une Ville.

La Chaux-de-Fonds ne pourra véritablement redresser la situation que dans une perspective cantonale. Ainsi, il s’agit de rappeler que la santé financière de notre ville, et sa capacité à fournir des prestations de qualité à la population, est intimement liée au destin de l’ensemble du canton, à son développement, à son image mais aussi plus largement à sa capacité à conserver une cohésion sociale qui ne mette pas en péril non seulement l’équilibre régional mais plus largement l’équilibre sociétal. Si les dernières décisions prises au niveau du parlement cantonal semblent avoir intégré cette donne, force est de constater que cette tendance est fragile. Tant que notre volonté de redresser la barre ne sera pas clairement considérée, et tant que le rôle de centre qui est celui de La Chaux-de-Fonds ne sera pas reconnu par l’ensemble des collectivités, toute action et tout effort de nos autorités communales ne pourraient servir, au mieux, qu'à limiter les dégâts, au pire être annulés par des manœuvres ou autres référendums qui auraient pour conséquence de renforcer encore l’écart en termes de répartition des richesses au sein du canton.

Or, il faut à nouveau dénoncer les insidieux flux financiers et la répartition des richesses entre les communes. En effet, alors que le législatif cantonal a intelligemment lié la bascule de l’impôt des frontaliers à une nouvelle péréquation intercommunale, certaines communes, les mêmes qui touchent des impôts de personnes morales sans accueillir le nombre d’emplois correspondant et bien évidemment sans partager les grandes fortunes et grands revenus qui y résident, remettent en question cette décision. L’aboutissement de ce référendum serait une catastrophe financière pour notre ville et l’ensemble des communes industrielles qui accueillent le plus grand nombre d’emplois et participe à la création de richesses. Mais également, un désastre pour la cohésion cantonale.

Face à la lassitude grandissante et palpable qui peut être ressentie par les citoyens, les collaboratrices et collaborateurs de la Ville, mais également par les autorités quant à la nécessité constante de s’inscrire dans un cadre de restriction et d’efforts, il s’agit de garder la capacité à écrire l’avenir. L’examen des comptes et les échanges dans les sous-commissions démontrent que le régime de restrictions pourrait avoir des impacts irréversibles à terme si des solutions ne sont pas trouvées. Il s’agit de programmer la sortie des mesures 2017-2021, les rénovations et les investissements nécessaires ne serait-ce que pour maintenir l’essentiel de l’existant. Pour cela, il faut encore un effort mutuel de nos autorités, mais aussi l’écoute et la collaboration des autorités cantonales et des autres collectivités.

Notre Ville ne pourra assurer non seulement sa survie, mais aussi son développement à long terme, sans une augmentation stable des recettes, qu'elles proviennent d'un réajustement de la quotité d’impôt d’un rééquilibrage cantonal du produit de la fiscalité des entreprises, d’une augmentation de la masse imposable ou du renchérissement de certaines prestations.

Enfin, il s’agit pour le parti socialiste de rappeler, une fois de plus, que la situation financière de la ville est également le reflet de la situation sociale et économique préoccupante de notre population. Pour le PS, l’emploi et l’accès à l’emploi est une réponse centrale à cette problématique. Bien qu’il s’agisse d’une thématique qui ne soit pas uniquement en mains communales, il est important de pouvoir avoir une réflexion de fonds liée à la diversification d’un tissu économique qui nous permette d’atténuer les effets conjoncturels particulièrement violents induits par un tissu encore trop monolithe.

Dans l’examen de chacun des services, mettons en évidence d’abord la ferme interpellation des groupes de gauche sur l’attitude de la cheffe du dicastère des finances Sylvia Morel.

Interpellation urgente des groupes de gauche sur

La violation de la confidentialité de la commission financière par le Conseil communal

La violation de la collégialité par la conseillère communale, cheffe des finances

Sur les ondes de RTN puis dans les colonnes de L’Impartial, le Conseil communal, par la voix de la conseillère communale Sylvia Morel, présidente de la Ville et cheffe du dicastère des finances de la Ville de La Chaux-de-Fonds, a tenu des propos fallacieux et violé la confidentialité de la commission financière. Afin que les autorités puissent fonctionner dans le cadre institutionnel institué par notre démocratie et que la population soit correctement informée avant le vote du 21 mai 2017, les groupes de gauche à la commission financière se doivent de rétablir la vérité sans, à leur tour, violer leur secret de fonction.

Comme si les faits qui précèdent ne suffisaient pas, Mme Sylvia Morel, présidente de la Ville et cheffe des finances a refusé de défendre le budget 2017 devant les caméras de Couleurs locales. En se comportant comme cheffe du groupe PLR et non comme une conseillère communale, elle a rompu son devoir de collégialité.

Vu les faits qui précèdent et compte tenu de leur caractère très inopportun, nous déposons la présente interpellation pour poser les questions suivantes au Conseil communal qui est prié de nous répondre avant la votation du 21 mai 2017 :

Sur la violation de la confidentialité de la commission financière :

  • Compte-t-il présenter des excuses aux membres de la commission financière, en particulier des groupes de gauche, pour la violation de la confidentialité des débats de ladite commission ?
  • Comment compte-t-il à l’avenir assurer l’élaboration du budget au sein de la commission financière si lui-même ne garantit plus la confidentialité des débats de ladite commission ?
  • Quelle garantie peut-il apporter au Conseil général et à la commission financière pour que les débats de ladite commission puissent rester confidentiels ?

Sur la violation de la collégialité :

  • Comment le Conseil communal compte-t-il défendre sa proposition de hausse temporaire des impôts dans cette dernière semaine de campagne ?
  • Compte-t-il encore laisser la cheffe des finances prendre la parole sur ce sujet ?
  • Compte-t-il à l’avenir mettre en place une procédure de communication pour éviter que la cheffe des finances n’informe la population avec la position de son groupe politique au lieu de transmettre la voix du Conseil communal ?
  • Finalement prépare-t-il les économies évoquées par sa cheffe des finances en cas de refus de la hausse d’impôt ? et si oui lesquelles et pour quel montant ?

Le président du groupe socialiste Patrick Jobin, au nom des groupes de gauche, a développé son interpellation :

Selon Madame Morel dans L’Impartial, « la proposition de hausse d’impôt est le résultat d’un compromis gauche-droite dans l’élaboration 2017 du budget de la Ville ». Elle ajoute « pour qu’il passe aux yeux de la gauche, il fallait que les économies faites en ce qui concerne le personnel soient compensées par un effort de la population ».

Tout d’abord, il est mensonger de parler de compromis entre gauche et droite dans l’élaboration du budget 2017 puisque les groupes de droite, comme ils l’ont confirmé dans les mêmes médias, ont toujours refusé d’accepter une quelconque hausse d’impôt tant en commission financière (comme l’a d’ailleurs dit le PLR Christophe Ummel à RTN) qu’au Conseil général. Ensuite, il n’est pas possible de compenser les deux mesures évoquées puisqu’elles vont les deux dans le même sens, c’est-à-dire la baisse des charges et la hausse des recettes !

Puis, sur RTN elle affirme que « la gauche a même proposé une hausse plus conséquente et pérenne de la fiscalité ». Dans ce cas précis, elle viole sans équivoque la confidentialité de la commission financière puisqu’en effet les groupes de gauche (et non les groupes de droite qui ne voulaient pas entrer en matière) ont été amenés à examiner différentes propositions chiffrées (temporaires et pérennes, plus hautes et plus basses) du Conseil communal lui-même. La gauche a donc dû formuler des contre-propositions sur les mesures salariales et la hausse de la fiscalité.

Tout d’abord, les groupes de gauche au Conseil général tiennent à rappeler que les mesures qu’ils ont prises ne l’ont pas du tout été dans le contexte décrit par le Conseil communal par la voix de la conseillère communale Silvia Morel dans les médias. Ils ont voté des mesures salariales et une augmentation de la fiscalité temporaire pour la durée de la législature dans le cadre clairement défini d’une stratégie dûment réfléchie d’assainissement des finances de notre Ville basée sur 3 axes :

  1. Augmentation d’impôt de 3 points pour 4 ans ;
  2. Mesures salariales ;
  3. Réforme de l’organisation et des prestations de l’administration communale.

Ensuite, les groupes de gauche s’interrogent sur le fonctionnement des institutions. En effet, comment assurer un travail parlementaire efficace et démocratique si la confidentialité de la commission financière est bafouée par le Conseil communal lui-même ?

Les discussions au sein de la commission, qui se font souvent à bâton rompu, ne seraient plus possibles et le budget devrait alors se construire devant le Conseil général !

Impossible d’assurer une quelconque cohérence dans ces circonstances.

À l’instar du fonctionnement de la commission financière du Grand Conseil, la question de la présence permanente du Conseil communal aux séances de ladite commission se pose légitimement. Nous proposerons à la commission financière que le Conseil communal ne puisse être présent en commission financière que sur invitation et que, si besoin, le règlement de ladite commission soit modifié en ce sens.

Comme si les faits qui précèdent ne suffisaient pas, Mme Silvia Morel, présidente de la Ville et cheffe des finances a refusé de défendre le budget 2017 devant les caméras de Couleurs locales dans un sujet consacré à la hausse d’impôts elle-même. En effet, à la question suivante : « Mme Morel que pouvez vous dire aux Chaux-de-Fonniers pour qu’ils votent la hausse d’impôts proposées par le budget 2017 ? »

Elle a répondu : « Ecoutez je ne réponds pas à cette question ». Pourquoi insiste la journaliste ? « Parce que ça m’ennuie » répond la conseillère communale !

En refusant de répondre, par ennui, et de donner les arguments du vot’info pour le « oui » à la hausse d’impôts qu’elle a elle-même proposée à la commission financière et au Conseil général dans le cadre du budget 2017, elle s’est comportée comme la cheffe du groupe PLR et non comme une conseillère communale. Elle a violemment rompu son devoir de collégialité en pleine campagne d’une votation capitale pour l’avenir financier de notre ville.

De plus, elle s’est même permis d’interpréter un potentiel refus de la hausse d’impôts par la population en annonçant que le Conseil communal devrait alors proposer de nouvelles économies alors que le Conseil communal a déjà présenté un rapport au Conseil général sur ce sujet. Là encore, les déclarations de la cheffe des finances de la ville vont trop loin et violent son devoir de collégialité, puisque le Conseil communal a déjà déclaré publiquement et au Conseil général que l’administration communale était à l’os.

Qui plus est, ni le PLR, ni les autres groupes de droite, n’ont proposé la moindre économie susceptible de rapporter ne serait-ce que le dixième de la hausse d’impôts votée par le Conseil général dans le budget 2017.

Vu les faits qui précèdent et compte tenu de leur caractère très inopportun, nous déposons la présente interpellation pour poser les questions suivantes au Conseil communal qui est prié de nous répondre, si cela ne l’ennuie pas :

Sur la violation de la confidentialité de la commission financière :

  • Compte-t-il présenter des excuses aux membres de la commission financière, en particulier des groupes de gauche, pour la violation de la confidentialité des débats de ladite commission ?
  • Comment compte-t-il à l’avenir assurer l’élaboration du budget au sein de la commission financière si lui-même ne garantit plus la confidentialité des débats de ladite commission ?
  • Quelle garantie peut-il apporter au Conseil général et à la commission financière pour que les débats de ladite commission puisse rester confidentiels ?

Sur la violation de la collégialité :

  • Comment le Conseil communal compte-t-il défendre sa proposition de hausse temporaire des impôts dans cette dernière semaine de campagne ?
  • Compte-t-il encore laisser la cheffe des finances prendre la parole sur ce sujet ?
  • Compte-t-il à l’avenir mettre en place une procédure de communication pour éviter que la cheffe des finances n’informe la population avec la position de son groupe politique au lieu de transmettre la voix du Conseil communal ?
  • Finalement prépare-t-il les économies évoquées par sa cheffe des finances en cas de refus de la hausse d’impôt ? et si oui, lesquelles et pour quel montant ?

Dans sa réponse, la conseillère communale, de manière posée, a tenté de se justifier. D’abord en prétendant qu’elle n’avait pas violé le secret de fonction car ses paroles étaient écrites dans le rapport de la commission financière de décembre 2016.

C’est une légère « intox ». En effet, il y est écrit que « S'agissant des impôts, la gauche a proposé l’augmentation d’un seul point d’impôt de manière pérenne et de trois points d’impôt de manière provisoire, qui dureront le temps de la législature, soit pour les années 2017-2020 ». Or, sur RTN elle affirme que « la gauche a même proposé une hausse plus conséquente et pérenne de la fiscalité ».

Comme le popiste Boukhris l’a signalé dans la discussion qui a suivi l’interpellation, la hausse d’impôts a été au départ proposée par le Conseil communal, comme d’ailleurs on le lit dans le rapport « Le Conseil communal a soumis à la Commission financière cinq variantes de simulation de réduction de la masse salariale, dont certaines associées à 2 points d’impôt supplémentaires car des mesures salariales et des mesures sur les recettes semblent devoir être prises en parallèle pour tenter d’atteindre l’équilibre en 2018. » La conclusion est que malgré ses dires, Madame Morel n’a dit à RTN que ce qui l’arrangeait de dire. En ce sens, la position prise par la commission financière a été, sinon violée, du moins, gauchie.

Ensuite, elle a reconnu qu’elle n’a pas appelé à voter « oui » car ce n’est pas « la compétence du Conseil communal de donner des consignes de vote » après que la campagne a été lancée. Elle a regretté sa réponse à Couleurs locales, disant qu’elle était excédée et qu’elle avait déjà « été interrogée par 5 journalistes qui nous agressent ». Nous laissons à la membre PLR du Conseil communal la responsabilité de ses paroles peu amènes à l’égard de la presse.

À noter encore, que le PS, par Monique Gagnebin, a posé une question sur la suppression du jardin autour de la piscine des Arêtes.

« Nous avons été très surpris d’apprendre que le magnifique jardin entourant la piscine des Arêtes a été supprimé pour ne laisser place qu’à un simple gazon agrémenté de quelques arbres.

Évidemment, en période d’économie, il est bon de réduire la charge de travail des employés communaux et nous avons entendu que certaines plantes grimpantes abîmaient les murs de la piscine. Cependant, nous nous interrogeons sur la décision un peu rapide, c’est le moins qu’on puisse dire, du Conseil communal qui n’a pas exploré d’autres pistes citoyennes pour l’entretien de ce jardin d’Eden, ce qui aurait permis de conserver une partie de la biodiversité de cet endroit. Une habitante nous a même révélé qu’elle venait chaque année récolter des petits fruits !

En cette période où l’attachement de notre population à notre ville est quelque peu malmené, une consultation des habitants de ce quartier concernant l’entretien de ce lieu de vie aurait certainement été bienvenue et positive pour motiver et apporter du « bien vivre » !

De plus, et c’est là notre question, est-ce que le Conseil communal a vraiment mesuré l’impact que peut avoir ce type de décision sur notre population, avec des économies minimes à la clé ? Ne pense-t-il pas que cela déstabilise, inquiète et est donc particulièrement contre-productif ? »

Dans sa réponse, le conseiller communal Arlettaz a justifié la décision du « réaménagement » : La charge de travail de 8 heures quotidiennes est passée à 2 ; les dégâts causés à la piscine par des plantes rampantes vont être évités ; et, surtout, des pommiers ont été replantés et la haie du côté nord gardée. Enfin, il est impossible de concevoir une action citoyenne sur ce lieu qu’il faut entretenir quotidiennement.

La seconde partie de la soirée a été consacrée à l’accession de Maria Belo (POP) à la présidence du législatif. Voici, aimablement transmis par elle, son magnifique texte qu'elle a lu avec beaucoup d'émotion.

 

Discours d’investiture à la présidence du Conseil général

par Maria Belo (POP)

 

Madame la Présidente du conseil communal

Madame la conseillère communal, Messieurs les conseillers communaux,

Mesdames, Messieurs les conseillers généraux,

Madame la Chancelière,

Chères toutes, cher tous,

C’est avec émotion et beaucoup de fierté comme fortugaise d’origine et suissesse d’adoption, que je vous remercie pour la confiance que vous m’accordez en m’élisant à la présidence du Conseil Général, tâche que je m’efforcerai d’accomplir de mon mieux, pour être à la hauteur de cette responsabilité.

J’aimerais également déjà remercier mes camarades popistes pour leur soutien et leur aide précieuse qu’ils m’apporterons en cas de besoin, pendant cette année.

Merci aussi à Marc Schafroth pour son travail lors de son année de présidence qu’il a accomplie avec enjouement et une grande sagesse.

Comment pouvais-je imaginer en 1972, à l’âge de 16 ans en arrivant pour la première fois en Suisse, sans passeport, avec ma maman, mon frère et ma petite sœur pour rejoindre mon papa saisonnier que, je serais un jour ici, à la présidence du Conseil général de ma ville de La Chaux-de-Fonds.

Très jeune, avec le cœur gros car je quittais mes amis et mon amour qui est devenu plus tard mon mari et le père de mes enfants, mais les yeux pleins d’espoirs, je quittais un pays de dictature pour trouver un pays démocratique. Je ne vous cache pas que cela ne fut pas facile avec les difficultés de la langue, du permis de saisonnier, de l’école, que je n’avais pas le droit de fréquenter. Mais ils ne furent pas les seuls obstacles.

Le plus grand ce fut lorsque ma maman, mon frère et ma sœur ont dû repartir au Portugal, puisque le permis de saisonnier de mon papa ne lui permettait pas garder sa famille près de lui et je suis restée seule avec lui.

Tout ce que j’ai subi par la Loi des hommes m’a fait comprendre que nous n’étions pas tous pareils et qu’il y avait beaucoup d’inégalités. 

Mais j’étais habitué à ce que la vie ne me fasse pas de cadeaux, et que, pour arriver à accomplir mes souhaits, il fallait lutter contre ces inégalités.

Cette force de surpasser les obstacles a forgé toute mon existence et elle m’a fait comprendre que le soleil brille pour toutes et tous de la même manière, mais que ce sont les femmes et les hommes qui peuvent changer les règles.

Je suis née à Coimbra, mais c’est à La Chaux-de-Fonds, dans ville qui m’a fait grandir que j’ai vécu la plus grande partie de mon existence.

C’est ici que j’ai commencé à travailler, à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds en 1973, c’est aussi à l’hôpital que j’ai donné naissance à mon 2ème enfant. C’est dire combien de merveilleux souvenirs j’ai de nôtre hôpital et pourquoi je le défends encore aujourd’hui, avec vous.

C’est ici que je me suis fait mes meilleurs amis et amies, c’est aussi ici que je suis allé pour la première fois à un concert d’orgue à la Salle de Musique et à la bibliothèque choisir des livres avec ma professeure de français.

C’est aussi à La Chaux-de-Fonds que j’ai appris La Révolution des Œillets au Portugal en 1974, et quel désarroi de ne pas savoir ce qui s’y passait, car les réseaux médiatiques, n’étaient pas ceux d’aujourd’hui.

C’est ici que je me suis inscrite pour la première fois dans un syndicat, la VPOD.

C’est aussi ici que, pour la première fois les enfants de saisonniers, dénommés « les enfants du placard », ont pu fréquenter l’école, première étape d’insertion et d’intégration des migrants. Heureusement qu’on a toujours vécu dans cette ville ouverte à l’autre et que l’école primaire sous la direction de Jean-Michel Kohler, a beaucoup œuvré pour le droit à la scolarité pour tous.

C’est en 1978 que l’Association des Travailleurs Portugais est née à la Rue du Parc, fondée par une poignée de Portugais. Et dans les années 80 - 90 l’école portugaise, la commission des parents d’élève, le groupe folklorique Rosas du Portugal, un groupe de théâtre, l’équipe de football et tant d’autres activités ont été créés pour répondre aux besoins culturels de la Communauté portugaise. Le canton de Neuchâtel aussi a fait preuve d’un esprit d’ouverture.

Ces autorités ont souligné que l’Emigration était une richesse grâce à son apport culturel et humain. Dans les années 90, ce fut le bureau du délégué aux étrangers et la commission pour l’intégration des étrangers que créa le Conseil d’Etat.

 

C’est dans cette Commission, dont je fais toujours partie, que j’ai participé à la recherche de solutions pour aider l’intégration et le Vivre Ensemble. En 1999 le canton m’a décerné le Prix Salut l’étranger. Et c’est en 2006 que la Loi pour l’éligibilité des étrangers était accepté par les Neuchâteloises et les Neuchâtelois au niveau communal.

Il manquait à mon travail politique un investissement plus intense en faveur de notre ville et de ses habitants.  Ainsi en 2008 pour les élections au Conseil General j’ai intégré la liste du POP, parti politique le plus proche de mes idéaux. N’étant pas élue tout de suite, j’étais une vienne ensuite, une année après en remplacement de ma camarade Eva Fernandez, elle aussi fille d’émigrée, je suis rentrée au parlement avec l’idée de faire progresser notre belle ville.

Excusez-moi d’avoir axé mes propos sur mon parcours. Mais il montre combien il est important d’accueillir et de donner une place à d’autres minorités et en échange de bénéficier de ce qu’elles nous apportent, ce qui concerne chaque d’entre nous.

Merci de votre attention !

 

 

 

Je lève formellement cette séance et vous informe que mon groupe et moi vous invitons à partager un repas à l’Association des travailleurs portugais, qui regroupe la communauté la plus importante de notre ville.

Ceci en attendant un des évènements phares de cet automne, organisé par l’Association Vivre La Chaux-de-Fonds, intitulé « Olá Portugal »

Bonne suite de soirée !

 

Voici le texte de l’hommage de notre camarade Silvia Locatelli, prononcé lors de la fête organisée en l’honneur de Maria au Centre portugais de la rue de l’Hôtel-de-Ville.

« D’une présidence à l’autre, d’une personnalité à une autre et d’un extrême de l’échiquier politique à l’autre (que la Suisse est merveilleuse pour cela), voici donc venu le temps d’honorer notre nouvelle Présidente : Maria.

Te voilà donc au sommet du perchoir, à la présidence du Conseil général, là où tu auras le privilège mais aussi le devoir d’arbitrer les débats, plus ou moins houleux, de notre parlement, mais là aussi où, l’espace d’une année, tu porteras l’habit de la représentante de l’autorité suprême de notre Ville.

Mais quel concours de circonstances peut bien amener une native de Coimbra, lieu hautement académique et 4ème ville du Portugal, à endosser un jour le rôle de première citoyenne de la troisième ville de Suisse romande ?

En réalité, à y regarder de plus près, il n’y a rien de bien étonnant à cet événement, car finalement, aurions-nous pu rêver d’une Présidente plus représentative encore que tu ne l’es de l’esprit et de l’essence de notre ville ? Quelqu’un en doute ? Qu’à cela ne tienne, je peux vous le démontrer :

  • Comme La Chaux-de-Fonds, tu as cet esprit solidaire que tu as notamment démontré en t’investissant dans la cause des enfants migrants dont les trajectoires et parfois les difficultés ont peut-être fait écho à ton propre vécu, lorsque tu as quitté les contrées lusitaniennes pour nos Montagnes ensoleillées ;
  • Comme La Chaux-de-Fonds, tu rayonnes. Ta jovialité, ta capacité à prendre les gens avec toi sont tant de facettes qui forment ta personnalité et des qualités incontournables pour la présidence qui est devant toi ; un rayonnement que tu partages et dont notamment l’association des travailleurs portugais, qui nous accueille ce soir, a largement pu bénéficier par ton rôle actif tant auprès des jeunes que d’un point de vue musical avec la Rosas d’o Portugal que tu as portée pendant tant d’années ! ;
  • Comme La Chaux-de-Fonds, tu as cette capacité d’indignation qui fait que tu ne lâches rien de tes combats, qu’ils touchent des thématiques de migration, la cause des femmes (ne parlez pas à Maria de la retraite à 65 ans), les causes sociales (ne parlez pas à Maria de la retraite à 65 ans ), la cause ouvrière et syndicale...
  • Précisément… comme La Chaux-de-Fonds tu es, ou plutôt tu étais, ouvrière. Et quelle ouvrière, puisque comme La Chaux-de-Fonds tu es horlogère, une de ces multiples mains qui rend le made in Switzerland un peu aussi, et on en est fier, made by Portugal ;
  • Comme la majorité des femmes neuchâteloises (eh oui je n’ai pas trouvé la statistique pour La Chaux-de-Fonds) tu réponds au doux nom de… Maria ! C’était important de le relever quand même !

Plus sérieusement, comme La Chaux-de-Fonds donc, tu es engagée… et comme majoritairement à La Chaux-de-Fonds, tu es engagée à gauche ! Un engagement qui certainement n’est pas loin de la capacité d’indignation déjà évoquée, mais qui prend également racine dans ta volonté d’améliorer les choses, notamment pour celles et ceux qui ont moins, un engagement marqué par l’espoir que l’on peut changer les choses, car comme l’a écrit ton compatriote et Prix Nobel de littérature José Saramago « Il faut quand même persister, l’espoir est comme le sel, il ne nourrit pas mais donne la saveur au pain ». Donc toi, l’espoir, tu l’as transformé en engagement, un engagement pour les autres, un engagement reconnu notamment par le Prix Salut l’étranger qui t’a été décerné en 1999 pour ta capacité à construire des ponts entre les cultures.

Un engagement qui aujourd’hui te mène à présider le Conseil général de La Chaux-de-Fonds. Bref, tout cela démontre que La Chaux-de-Fonds aura, en cette année 2017-2018 la chance de bénéficier de ce qui pour nous est la parfaite incarnation de la Ville. Donc, si La Chaux-de-Fonds devait faire son portrait chinois, il serait certainement un peu Belo et beaucoup Maria.

Une incarnation également sous le signe du symbole, celui d’une femme extraordinaire, étrangère de première génération, venue rejoindre ses parents, qui accède pour la première fois à la Présidence du parlement communal. Permets-nous d’affirmer dès lors que, pour le parti socialiste, ta présence parmi nous est un bel hasard, et non pas un sale… hasard.

Comme pour tout émigré, ton départ de tes terres natales n’a pas été des plus faciles, et certainement que La Chaux-de-Fonds n’était pas un choix, mais de secunda que je suis à primeira que tu es nous savons toutes les deux que ce qui compte c’est le choix du cœur, celui qui s’offre à nous comme une évidence lorsque la terre qui nous accueille est celle qui devient aussi notre terre.

Cette ville est devenue la tienne, et aujourd’hui tu la représentes. Nul doute que tu le feras avec brio, comme tout ce que tu as entrepris jusqu’ici.

Malgré tout cela, nous avons entendu dire que tu étais un peu sujette à stress… mais enfin Maria, je viens de te dire que tu es un symbole, tu as déjà vu un symbole stresser ? Et en plus on est gentil, nous, conseillers généraux ! Jamais de motion d’ordre (enfin Marc revient dans l’arène donc… je ne sais pas), jamais d’interpellation urgente, jamais de pluie d’amendements…. bon et puis de toutes façons, Celia est là et saura t’aiguiller ! Et, dans les moments suprêmes de stress, tu pourrais aussi pratiquer des techniques d’auto-massage, parce que j’oubliais presque : Maria a aussi la corde de masseuse à son arc. Je pense que tu auras une foule de clients après les conseils généraux !

Tout cela pour te dire que le parti socialiste est ravi de te voir accéder au perchoir cette année…et pour t’accompagner pendant ce voyage de 12 mois nous t’avons préparé… une valise. Évidemment celle-ci est en carton, mais elle n’est pas vide. Ainsi, pour appuyer ta convivialité légendaire, un petit jeu de cartes, à l’effigie de la Ville évidemment. Et pour dissiper tes moments de doutes ou… ton stress : un livre dont l’objet est précisément « Femmes du monde » écrit par Titouan Lamazou.

Enfin, nous avons lu il y a quelque temps, que tu avais regretté à l’époque de ne pas pouvoir participer à la révolution des Œillets et que tu l’avais, forcément, suivie attentivement à distance… Si tu n’as pas pu aller à la révolution, la révolution, ou plutôt les œillets, viennent à toi : 43, pour le nombre d’années de liberté que le Portugal connaît. Un symbole pour notre symbole. »

Daniel Musy

COMPTES2018 - Intervention du Président de la Commission financière, Oguzhan Can

2017-05-16